Titouan Maire, 23 ans, est décédé le samedi 4 mai en soirée suite à une chute survenue la veille en fin d'après-midi, alors qu'il s'entraînait dans les locaux du Centre national des arts du cirque (Cnac). Il avait été pris en charge par les urgences de Châlons avant d'être hospitalisé à Reims. Cet étudiant originaire du Nord, spécialisé en acrobatie, terminait sa 3e année au Cnac et préparait les Échappées de la 36e promotion pour présenter en piste son projet de fin d'études. Il avait intégré l'option circassienne du lycée Pierre-Bayen de Châlons puis l'École nationale des arts du cirque de Rosny-sous-Bois avant de rejoindre le Cnac. Depuis trois ans, il intervenait également au sein de l'association omnisports L'Aiglonne, à Sainte-Ménehould, pour développer et animer sa section cirque auprès des enfants. Comme l'avait fait sa sœur, Cannelle, avant lui, elle aussi issue du Cnac.

Enquête ouverte par le parquet de Châlons

Dimanche 5 mai, le Cnac a partagé « son infinie tristesse » sur les réseaux sociaux et présenté ses « chaleureuses pensées » à la famille et aux proches de Titouan Maire, ainsi qu'aux étudiants, dont certains étaient en vacances scolaires au moment des faits, et aux salariés du centre national. Une ligne téléphonique gérée bénévolement par des infirmiers et des psychologues de l'Établissement public de santé mentale de la Marne (EPSM) a été mise en place lundi après-midi pour accompagner les jeunes et les équipes en interne. Le parquet de Châlons a ouvert une enquête visant à déterminer les circonstances de la mort du jeune homme. « Il avait réservé un créneau au cirque historique pour répéter, en présence d'autres étudiants de sa promo, a précisé Peggy Donck, directrice générale du Cnac, lors d'une conférence de presse organisée ce mardi 7 mai. J'ai appelé les étudiants qui étaient sur place pour savoir ce qu'il s'était passé. C'était une figure banale pour lui, il l'avait déjà réalisée des milliards de fois. Il s'est mal réceptionné après un salto arrière et est tombé sur la tête. Cette chute lui a été fatale. »

Un hommage envisagé d'ici la fin de l'année

Dès le dimanche, l'équipe de direction s'est réunie au Cnac pour accueillir la famille de Titouan, les étudiants, les salariés, les artistes qui l'avaient connu, etc. Ses obsèques se tiendront le 11 mai à Houplines (Nord), le village de ses parents. Quant aux Échappées de la 36e promotion, programmées à partir de fin mai, il n'est pas certain qu'elles soient maintenues. Elles font habituellement l'objet d'une évaluation par un jury pluridisciplinaire, qui compte comme une épreuve pour l'obtention du diplôme. « Il n'y aura pas d'examen pour cette promotion, annonce Peggy Donck. A priori, les étudiants souhaiteraient quand même présenter quelque chose en piste. On attend de voir ce qu'ils décident de faire. » Un hommage à Titouan Maire est aussi en réflexion. « Peut-être pendant les Échappées, sans doute d'ici la fin de l'année. »

Un drame similaire survenu vingt ans plus tôt


Un drame similaire s'était produit il y a vingt ans au Cnac, causant le décès d'Hélène Deschamps, étudiante dans la 17e promotion et spécialisée à la corde volante. Son père, François Deschamps, s'est exprimé en ces termes sur la page Facebook du centre national : « Certes, ces jeunes dans leur cursus sont théoriquement formés à gérer le risque, et la réponse inévitable que l'on fait à ceux qui se posent des questions est qu'il n'y a pas de risque 0 dans le cirque contemporain. Pour autant (…) dans une école de formation supérieure, on ne peut se résoudre à de tels drames ! Je n'en dis pas plus, ne connaissant pas les conditions de la chute de Titouan, mais il faut que les écoles de cirque redoublent d'efforts sur les questions de sécurité, sans attendre le prochain accident. » Puis d'adresser tout son soutien aux parents de l'étudiant. « Je sais combien ce drame va les accompagner toute leur vie. (…) Mes pensées vont aussi à l'équipe du Cnac et aux camarades de Titouan, c'est terrible pour tout le monde. »